LM Formentin

Auteur de théâtre & auteur-réalisateur de films

Oblomov

Au Théâtre Essaïon à partir du 15 février 2025

Oblomov, roman d’Ivan Gontcharov paru en 1859, est un monument de la littérature russe. Et dans l’histoire littéraire, le personnage d’Oblomov est même devenu une figure mythique, au même titre que Don Juan, Faust ou Don Quichotte.

Oblomov, reclus dans son appartement, à la fois criblé de dettes et menacé d’expulsion, n’ayant pour toute société que son fidèle et vieux domestique Zakhar, a cette particularité de ne pouvoir sortir de son lit, si tant est qu’il essaie. Personnage mélancolique, accroché à l’enfance, adepte de la procrastination, du rêve ou tout simplement du sommeil, Oblomov tient finalement tête à une société industrieuse tout autant qu’à une aristocratie oisive qu’il juge l’une et l’autre dérisoires. Même l’amour lui paraît une entreprise vaine et fatigante.

Mais l’inertie du héros est moins un renoncement, une « paresse » que le refus assumé d’un monde lui paraissant dénué de sens, incapable de répondre à cette angoissante question : « À quoi bon ? »

En s’attachant aux seuls personnages d’Oblomov et de Zakhar, l’adaptation qui est ici proposée condense la puissance du roman et, par le duo à la fois truculent et tendre qu’ils constituent, fait éclater la profonde sagesse d’un jeune homme qui, pour demeurer fidèle à lui-même, a le courage de faire face à la société tout entière et à ses idéaux .

Oblomov
Avec. Yvan Varco, Alexandre Chapelon

Auteur. LM Formentin

Mise en scène. Jacques Connort

Décor. Jean-Christophe Choblet

Costume. Hélène Foin-Coffe

Production. Philippe Chapelon

Diffusion. COMPAGNIE CHAPELON 
Diffusion. 06 33 13 52 15
Diffusion. compagniechapelon@gmail.com

Création. Festival d’Avignon 2024

Durée. 1h10

Diffusion. Marie-Paule Anfosso
Diffusion. 06 17 75 28 15
Diffusion. mariepauleanfosso@orange.fr

Avec. Yvan Varco, Alexandre Chapelon

Auteur. LM Formentin

Mise en scène. Jacques Connort

Décor. Jean-Christophe Choblet

Costume. Hélène Foin-Coffe

Production. Philippe Chapelon

Diffusion. COMPAGNIE CHAPELON 
Diffusion. 06 33 13 52 15
Diffusion. compagniechapelon@gmail.com

Création. Festival d’Avignon 2024

Durée. 1h10

Diffusion. Marie-Paule Anfosso
Diffusion. 06 17 75 28 15
Diffusion. mariepauleanfosso@orange.fr

Théâtre Essaïon (Paris) 2025

Théâtre Essaïon (Paris)

Salle de Théâtre

6, rue Pierre au Lard
(à l’angle du 24, rue du Renard)
75004 Paris

Hôtel de VilleLigne 1

Rambuteau Ligne 11

ChâteletLigne 1Ligne 4Ligne 7Ligne 11Ligne 14

Centre Georges Pompidou Ligne 38Ligne 47Ligne 75Ligne 29

À partir du 15 février 2025

Jours et horaires à venir
Tous les soirs à 19h00
sauf les…

Durée 1h10

Réservations & vente

01 42 78 46 42
essaion-theatre.com

Création Festival d’Avignon 2024

Théâtre des Vents

63, rue Guillaume Puy
84000 Avignon

Du 29 juin au 21 juillet 2024

Tous les jours à 11h30

Relâches les lundis 1er, 8 et 15 juillet
Durée 1h10

Réservations & vente

06 11 28 25 42
theatredesvents.fr

Note de l’auteur

LM Formentin

C’est Jacques Connort, le metteur en scène du spectacle, qui a eu l’idée d’adapter ce roman d’Ivan Gontcharov, « Oblomov ». Comment a-t-il eu cette idée ? Je l’ignore, et lui-même aussi sans doute : celle-ci devait flotter dans son esprit depuis longtemps. Lorsqu’il m’a suggéré d’écrire une telle adaptation pour le théâtre, cela ne pouvait mieux tomber : depuis ma lointaine jeunesse, je connaissais cet étrange et fascinant personnage d’Oblomov, sans avoir jamais eu l’idée, ou l’occasion, de lire en effet le roman. L’occasion, je l’avais désormais.

Il m’a fallu une semaine pour le lire – lecture lente et, naturellement, ponctuée de notes et de réflexions en tous genres sur l’œuvre envisagée pour la scène. Jacques m’avait prévenu : il n’y aura que deux personnages (le roman en contient au moins dix), Oblomov et son domestique Zakhar ; et, comme leur appartement n’aura pas de porte, il n’y aura ni entrée ni sortie… Rien de tel que de fortes contraintes pour favoriser l’imaginaire et faire œuvre originale. Il faut croire qu’elles l’ont été ici suffisamment puisqu’il ne m’a fallu que trois semaines pour achever cette adaptation qui, tout en conservant l’esprit du roman, et surtout le caractère d’Oblomov, m’a laissé tout loisir de réinventer les scènes déjà présentes et libre d’en créer de nouvelles.

Il faut dire aussi qu’en m’attachant seulement à deux personnages, réunis sous la figure typique du duo « maître-valet », j’ai pu demeurer au cœur même du roman, et l’approfondir à ma manière et selon notre époque, en réglant pour ce duo une partition à la fois pleine de mauvaise foi et de tendresse, que sont venus inspirer, plus ou moins consciemment, ceux si célèbres de Don Quichotte-Sancho Pancha et de Clov-Hamm dans Fin de partie de Beckett.

Oblomov est de ces personnages qui tirent leur force, non de leur complexité ni d’une singulière évolution de leur caractère confronté aux épreuves, mais au contraire de leur simplicité, de cette sorte d’entêtement qui les fait tout d’un bloc et sans égard pour les jugements d’autrui. Oblomov est, de ce point de vue, à placer aux côtés de l’Idiot de Dostoïevski, de l’Étranger de Camus ou encore de Bartleby de Melville.

Porteur d’une seule idée – mais si haute, si puissante qu’elle le dresse face au monde et l’anime généreusement –, Oblomov a cette franchise et cette pureté d’âme qui nous le rendent bouleversant. À quoi bon ? À quoi bon se lever de son lit, se laver, s’habiller ? A quoi bon travailler, aimer, se jeter dans le monde pour n’éprouver que souffrance ou ennui ?… Telle est cette simple idée, si triviale en apparence, que porte Oblomov comme un cri et qui, par un curieux paradoxe, le porte lui-même et le fait vivre. Que ce personnage puisse, du fond de son lit, exprimer aussi simplement et puissamment la vanité de toute existence, voilà un tour de force qui fait du roman de Gontcharov une œuvre magistrale, qui défie le temps.

C’est cette « simple » idée que j’ai tâché à mon tour d’animer, cette fois pour la scène et par ses moyens propres, en espérant qu’elle trouvera, dans sa forme théâtrale, le même éclat que dans sa version romanesque – celui d’un diamant noir où le spectateur puisse contempler le reflet de ses propres méditations existentielles.